EMIRATS ARABES UNIS DUBAI DU 10 AU 26 FEVRIER 2015 La prise de contact avec le
EMIRATS ARABES UNIS DUBAI DU 10 AU 26 FEVRIER 2015
La prise de contact avec le sol dubaien fut pour le moins éprouvante ; a peine arrivée dans la cale du cargo à quai pour récupérer notre camion, qu’un agent nous enjoint de lui laisser notre carnet de passage en douane, prétextant que sans lui, jamais nous ne sortirons de ce gigantesque port.
Le carnet de passage est le document officiel de notre maison a roulettes a présenter a chaque importation et exportation dans un nouveau pays ou en théorie il suffit de le faire tamponner pour être en règle … Évidement en théorie , puisque notre mode de voyage loin d’ être si classique que ca une fois franchi la grande barrière de l’ Europe , laissent nos chers amis douaniers quelque peu pantois et c’ est peu dire …sur les tampons a mettre …
Déclinant les services de l’agent a sa grande surprise, refusant fermement de lui laisser mon précieux carnet, il ira jusqu’ a inventer quelques nouvelles lois en vigueur rien que pour nous ! Pendant ce temps, tout ceci étant très bien rodé au royaume de la corruption généralisée, nous verrons les autres passagers de notre bateau quitter le quai en bus pour rejoindre le service immigration … Nous sommes seuls dans la cale avec les agents portuaires nous enjoignant de laisser notre carnet à cet agent qui désormais ne nous lâchera plus. Voyant les choses bien bloquées et le ton monter, on finira tout de même par monter dans un 4X4 VIP, direction …l’obtention de nos visas. (Laissant de ce fait notre maison dans le bateau et notre ours a l’intérieur) Les visas furent rapidement obtenus avec toujours en arrière plan ne nous lâchant plus, notre cher agent bavant déjà d’avance sur les euros qu’il espère nous escroquer. Il nous faudra 3 heures en tout et un bon coup de gueule face aux douaniers pour obtenir notre tampon et 1000 autres signatures. Notre agent quant a lui partant fou de rage et rouge de colère n’ayant put obtenir ce soir là les 100 euros qu’il réclame des pauvres pigeons du soir : nous !
C’est donc encore une fois la tête haute et nerveusement au bord du … cran que DUBAI nous ouvre ses portes dorées. Il est plus de minuit, et n’avons pour le moment qu’une envie, trouver le bon bivouac et se poser. La plage jumairah 3 nous offrira ce doux lieu propice au repos du guerrier. Mais déjà nous sommes saisis de la fréquence inhabituelle de ces si petites voitures omniprésentes aux moteurs franchement bruyants, du moins pas le même « bruyant » que nous , aux marques presque inconnues dans notre petit village gaulois :
FERRARI LAMBORGHINI ASTON MARTIN LOTUS et autres ,nous en déduisons donc dans un premier temps que la taxe sur les grosses voitures doit être élevées pour accepter de se contorsionner ainsi dans de si petits espaces mais très vite une nuée de 4x4 énormes nous dépassent , hummer , GMC et autres monstres V6 presque aussi longs que nous , la taxe ne porte donc pas sur les grosses !
En fait il parait évident que seules les voitures normales n’ont pas leur place ici ! Dubaï ; Renault Citroën peugeot, connait pas ! Mes chers beaux frères, ce n’est pas ici que vous gagnerez votre vie ! Au feu, a notre gauche une petite rouge au logo de cheval cabré Vroum Vroum VROUM, a ma droite une limousine plus longue que nous ROOAH ! ROOOOOAAAAH !, je ne sais pourquoi mais je ne peux m’empêcher …. TEUF TEUF TEUF …de penser a mon cher, tendre et aujourd’hui pas assez cher assureur qui ce soir aux portes de Dubaï m’a laissé choir ! Nous ne sommes plus assuré, non par inconscience mais il est quasi –impossible de l’être pour des étrangers (nous apprendrons plus tard que c’est possible en allant en face de l’ hotel hayat) « Dit papa, c’est combien un rétro de Ferrari ? Celui d’une Rolls c’est plus cher ? … » « Ben dit donc ! …. J’aimerai pas être à ta place ! …. » MOI NON PLUS !!!!!
C’est donc très sereinement que nous poserons nos roues sur le sable de Jumairah 3, laissant derrière nous ce si doux fumet de gasoil iranien O combien reconnaissable. Ceux l’ayant déjà utilisé savent de quoi je parle. Le lendemain, c’est décidé, repos et surtout rattrapage des cours du CNED, l’iran ne nous laissant que peu de répits, le retard s’étant accumulé, eol devra mettre les bouchées doubles !
Ce jour là, je ne sais si les profs étaient plus fatigués que l’élève mais d’un commun et unanime accord nous décidèrent d’un cours de travaux pratique de biologie : baignade dans le golfe persique ! PLOUF !
Le soir , pas franchement décidé de bouger nos grosses roues , c’ est a pied que nous attaquons la « sky-line dubaienne » bien décidés a planter le drapeau breton sur cette si grande tour qu’ est la fameuse burdj Khalifa , plus haut building du monde ! De loin, elle ne paraissait pas si loin …. Et c’est 7 kms après que nous entrons dans un autre monde …
Cela peu paraitre étrange mais ces 7 kms furent un vrai plaisir , rien que par le fait de marcher sur des trottoirs dignes de ce nom , ou vous n’ avez pas besoin de regarder vos pieds de peur de tomber dans un trou qui passait par là , ou le simple fait de traverser l’ avenue ne vous oblige pas a passer auparavant chez votre notaire préféré pour actualiser votre testament , ou il suffit d’ appuyer sur un bouton magique pour que docilement les six files contigües de voitures s’ arrêtent pas une ne dépassant .
Bienvenu à dubailand ! ville hypermoderne, tapis roulant sur des centaines de mètres dans de futuristes couloirs aériens sur climatisés qui vous happent et vous entrainent vers le haut lieu symbole de nos sociétés modernes … le DUBAI MALL , le plus grand centre commercial au monde …
Quelle étrange sensation que cette opulence pantagruélique pour nous qui venons de passer un mois sur la planète de la privation et de l’ interdiction : l’ Iran ! Nous sommes à la fois émerveillés de tant de profusion, il faut bien le dire, et en même temps mal a l’aise, nous ne pouvons dire si ça nous plait ou nous dégoute ! Il est tard, il est temps de comprendre et prendre le dernier métro pour revenir a notre plage de jardin ; ce stupide dernier métro ne nous attendant pas, c’est a pieds que nous rentrerons sillonnant autour de ces buildings illuminés fêtant un noël perpétuel 1kms a pieds ca useu , 2 kms a pieds ca useueu .... 14 kms a pieds ... ca fait ch... !
Nos pieds ampoulés au bord de la mutinerie nous ferons accepter l’idée que le taxi, ce n’est pas si mal ! Nous repartons donc le lendemain, cloqués et démarche clodi-cloquante a bord de notre beau taxi ( pas si cher que ca !) a l’ assaut du DUBAI MALL , au programme visite du fameux aquarium et de son tunnel de verre , petit tour pour EOL a la sega republic , temple du jeu vidéo , et visite du plus haut building du monde , espérant peu être voir au loin notre chère ria !
Premier constat sans surprise : DUBAI c’est cher ! Mais alors franchement cher ! Léger contraste avec l’iran ou notre porte feuille affichait un grand sourire et ou la carte bleue ne pouvait chauffer faute d’être acceptée. Ici, clim pour visa card recommandée ! Au prix des entrées, on comprend qu’il puisse être beau cet aquarium !
Quand a la tour, on comprend pourquoi elle est si haute (124 étages), non seulement elle aime votre carte lui soutirant au passage une centaine d’euros pour se laisser monter mais il nous faudra attendre 3 jours sur réservation pour pouvoir y grimper. En attendant, nous passerons la journée à errer dans ce temple de la consommation ou tout est parfaitement réglé, les petites mains de pakistanais, indiens et philippins payés 110 euros par mois s’assurant que les riches expats européens, touristes fortunés du monde entier et locaux multi-milliardaires ne soient en rien dérangés pour cracher leurs millions de dollars journaliers.
Il n’est pas rare de voir Madame, bras gracieusement levé et petit sac hermès y pendouillant, lunettes Channel élégamment vissées avec ses deux adorables bout de choux, raies bien de cotés, bien alignées suivi par la philippine de service, celle-ci assurant le transport et le port des innombrables et indispensables achats de la journée. N’ayez crainte, si de pakistanais, indiens ou autres mal-nés vous n’avez, un des multiples taxis électriques du temple se chargera de vous guider du souk d’or a channel en passant par chez paul pour vous sustenter d’ un de ses délicieux croissants francais a 10 euros !
Il est vrai que ces petites mains nous ont d’ abord interpelés pour ne pas dire dérangés, nous qui aujourd’hui ne sommes que trop sensibles a ces innombrables gens rencontrés, nés du mauvais coté, tous le système dubaien repose sur ces ouvriers si peu chers qui tels des fourmis tantôt ramassent le mégot du monsieur riche tantôt construisent a bas coup la plus haute tour du monde … Mais ce système n’est il pas le même a paris, new york et autres grandes villes, il me semble pas ou peu avoir observé chez nos éboueurs parisiens ou motocrotteurs un « United colors of Benetton » il me semble que le noir et le costume vert ne dérange personne … Quand aux conditions de logement , il suffit de s’ écarter un peu de dubai pour voir que derrière le rideau , il manque parfois des routes et que les palais se font plus rares … Mais encore une fois, assurons nous dans nos pays des conditions de logement acceptables a toutes nos petites mains sans qui nos vies citadines seraient certainement bien moins confortables …
Certes a dubai , le contraste est saisissant , mais hélas le système est le même partout dans le monde …
Aussi étrange que cela puisse paraitre, Dubai finit par nous conquérir, force est d’avouer que dans cette ville so bling bling , il y fait bon vivre , l’ ensemble y est soigné , recherché , avec un sens de l’ esthétique certain , il y règne une réelle quiétude , un calme surprenant accompagné d’ une douce musique orientale inondant l’ hyper centre , aucune agressivité perceptible et surtout un pluralisme multiculturel que nous avons adoré ! Dubaï est cosmopolite, bien sûr ,mais cela prend tout son sens ici , quel bel exemple de tolérance et d’ intelligence quand en une minute vous croisez un local en djellaba , puis une indienne en sari , puis une femme arabe en tchador puis un jeune anglais aux cheveux rouges ou une jeune européenne en minijupe , dépassée par un pakistanais dans la traditionnelle tunique bleue qui salut un chinois discutant avec un africain traditionnel toque en léopard vissée sur la tête , celui-ci laissant passer devant lui un hindous portant le turban , saluant a son tour les grossières touristes russes en robe de soirée Channel hermès ou autres .
Si l’argent permet cette mixité, cette tolérance, cette acceptation de l’autre sans racisme aucun, alors vive l’argent !
Nous avons aimé cette mixité, même si le modèle économique et social de DUBAI est discutable, c’est indéniablement un modèle de tolérance dont il serait peu être bon de s’inspirer un peu plus chez nous ! C’est vidé que nous rentrerons chez nous a bord de notre taxi, plus habitués a cette concentration humaine que d’ habitude on fuit. Il est temps de préparer la suite de notre voyage, nos visas ont une validité de un mois, ce qui ne sera pas de trop pour les multiples recherches et démarches que non avons à effectuer pour passer en inde. Il nous faut avant toute chose organiser le shipping ou transport de notre maison sur un roro cargo de Dubaï a Bombay. Il nous faut obtenir nos visas indiens de 6 mois, ce qui n’est pas si simple a l’heure actuelle pour des non résidents des EAU. Il faut réserver nos vols par avions, trouver un hôtel en inde en attendant les 15 jours de traversées de notre camion.
La durée de visas EAU prenant fin rapidement, nous déciderons de partir en OMAN, Nous reviendrons ensuite a DUBAI pour embarquer le camion.
So , ON THE ROAD AGAIN ….
dubai